Associations et groupements de solidarité pour les réfugiés en Europe

p En me penchant sur le dossier des r fugi s en Europe je constate que l’ann e a marqu un tournant d cisif dans la gestion europ enne des flux migratoires Le mai la Pologne officialisait son refus de participer au programme de relocalisation des demandeurs d’asile cr ant une fracture profonde au sein de l’Union europ enne Cette crise migratoire sans pr c dent depuis la Seconde Guerre mondiale a r v l les profondes divergences entre tats membres quant la responsabilit partag e d’accueil D’un c t les pays m diterran ens comme la Gr ce et l’Italie croulaient sous l’afflux massif de migrants traversant la M diterran e au p ril de leur vie De l’autre certains pays d’Europe centrale et orientale Pologne en t te rejetaient cat goriquement le syst me de quotas obligatoires propos par la Commission europ enne Entre solidarit europ enne et souverainet nationale le d bat s’est rapidement polaris soulevant des questions fondamentales sur les valeurs communes de l’Union Pendant que les chancelleries s’affrontaient sur le terrain diplomatique des milliers d’associations et de citoyens ordinaires s’organisaient pour pallier les d faillances institutionnelles et offrir protection dignit et perspectives d’int gration aux r fugi s p h La situation des r fugi s en Europe tat des lieux en h p En analysant les statistiques de je constate que l’Europe faisait face une situation migratoire critique Plus d’un million de personnes avaient atteint le continent en et les flux restaient soutenus La Syrie repr sentait le principal pays d’origine des demandeurs d’asile avec plus de des arriv es L’Afghanistan et l’Irak compl taient ce triste podium des nations ravag es par la guerre d’o fuyaient des populations terroris es p p Les routes migratoires voluaient constamment en fonction des obstacles dress s La voie balkanique massivement emprunt e en se voyait progressivement ferm e suite aux accords entre l’UE et la Turquie Cette fermeture redirigeait les flux vers la p rilleuse travers e de la M diterran e centrale depuis la Libye vers l’Italie causant une augmentation dramatique des naufrages p p La r partition des demandeurs d’asile r v lait des d s quilibres flagrants L’Allemagne supportait le poids le plus lourd avec plus de demandes enregistr es en La Gr ce et l’Italie strong points d’entr e principaux sur le territoire europ en strong voyaient leurs capacit s d’accueil compl tement satur es Les strong associations tudiantes engag es dans l’aide aux r fugi s strong documentaient des conditions de vie d plorables dans les camps improvis s particuli rement Lesbos ou Idomeni Pendant ce temps plusieurs pays d’Europe centrale n’accueillaient qu’une infime fraction des demandeurs d’asile cr ant une rupture d’ quit dans l’effort commun p h Le programme europ en de relocalisation des r fugi s h p Face cette crise humanitaire j’observe que la Commission europ enne avait labor en septembre un m canisme ambitieux de quotas Ce programme visait relocaliser demandeurs d’asile depuis la Gr ce et l’Italie vers les autres tats membres sur une p riode de deux ans La r partition s’appuyait sur des crit res objectifs population nationale PIB taux de ch mage et efforts d’asile pr alablement consentis p p Le dispositif concernait principalement les ressortissants de pays dont le taux de reconnaissance du statut de r fugi d passait – essentiellement Syriens rythr ens et Irakiens Pour la premi re fois l’Union europ enne tentait d’imposer une r ponse collective et contraignante ses membres rompant avec la tradition de volontariat qui pr valait jusqu’alors p p Le calendrier pr voyait des transferts chelonn s jusqu’en septembre avec des rapports d’avancement mensuels pour mesurer les progr s r alis s Chaque tat devait d signer des officiers de liaison pr parer des structures d’accueil et s’engager sur des quotas pr cis Les strong associations d’ tudiants internationaux strong s’ taient mobilis es pour faciliter l’int gration des r fugi s dans les universit s europ ennes cr ant des ponts entre les communaut s locales et les nouveaux arrivants Malheureusement d s les premiers mois ce m canisme se heurtait la r sistance passive puis active de plusieurs tats membres p h La position du gouvernement polonais face l’accueil des migrants h p Je constate qu’en mai la Pologne officialisait son refus cat gorique de participer au programme de relocalisation des r fugi s Ce revirement marquait une rupture avec l’engagement initial pris par le pr c dent gouvernement centriste de Civic Platform L’arriv e au pouvoir du parti conservateur Droit et Justice PiS en octobre avait fondamentalement modifi l’approche polonaise de la question migratoire p p La Premi re ministre Beata Szyd o d clarait sans ambages La Pologne ne peut accepter de r fugi s en ce moment justifiant cette position par des imp ratifs s curitaires Le ministre de l’Int rieur Mariusz B aszczak rench rissait en affirmant que l’accueil de migrants serait pire que la politique des quotas forc s de l’UE Les autorit s polonaises liaient explicitement migration et menace terroriste particuli rement apr s les attentats de Paris et Bruxelles p p L’argumentaire gouvernemental reposait sur trois piliers la pr servation de la s curit nationale la d fense de l’homog n it culturelle et religieuse du pays et la contestation du principe m me d’une solution impos e par Bruxelles Jaros aw Kaczy ski pr sident du PiS voquait m me le risque de maladies tr s dangereuses disparues depuis longtemps en Europe que pourraient apporter les r fugi s Ce discours trouvait un cho favorable aupr s d’une opinion publique d j r ticente l’accueil de populations musulmanes malgr les appels des strong associations tudiantes polonaises progressistes strong plus de solidarit p h Les tensions entre Bruxelles et Varsovie sur la question migratoire h p Face au refus polonais je constate que la Commission europ enne avait d’abord tent la voie du dialogue Frans Timmermans vice-pr sident de la Commission multipliait les rencontres avec les autorit s polonaises pour tenter de surmonter leurs r ticences Devant l’obstination de Varsovie le ton se durcissait progressivement p p En juin la Commission envisageait ouvertement des proc dures d’infraction contre la Pologne la Hongrie et la R publique tch que pour non-respect des obligations juridiques communautaires Ces proc dures pouvaient th oriquement aboutir des sanctions financi res substantielles devant la Cour de Justice de l’Union europ enne Dim tris Avram poulos commissaire aux Migrations d clarait fermement que la solidarit ne peut tre la carte p p Le Parlement europ en adoptait en mai une r solution condamnant l’attitude des pays r calcitrants Certains eurod put s voquaient m me la possibilit de conditionner les fonds structurels europ ens au respect des engagements migratoires une menace particuli rement sensible pour la Pologne premier b n ficiaire net du budget communautaire p p Au-del de la question migratoire ce conflit s’inscrivait dans une crise plus large de l’ tat de droit Bruxelles reprochant galement au gouvernement polonais ses r formes judiciaires controvers es Les strong associations tudiantes de Sciences Po Paris strong organisaient des conf rences sur cette crise multidimensionnelle invitant des experts pour d crypter ce moment critique pour la construction europ enne p h Le groupe de Visegr d et sa position commune sur les r fugi s h p Dans mon analyse de la crise migratoire europ enne j’identifie le r le crucial jou par le groupe de Visegr d Cette alliance r gionale constitu e de la Pologne la Hongrie la R publique tch que et la Slovaquie s’est forg e une identit politique autour du refus des quotas obligatoires de r fugi s Lors du sommet de Prague en f vrier ces quatre pays formalisaient leur opposition commune au programme de relocalisation p p Viktor Orb n Premier ministre hongrois th orisait cette r sistance en parlant de d mocratie illib rale et d’invasion musulmane Son homologue slovaque Robert Fico d clarait sans d tour que l’Islam n’a pas sa place en Slovaquie Cette rh torique trouvait un cho favorable aupr s du gouvernement polonais consolidant un front du refus p p Le groupe proposait sa propre vision de la gestion migratoire baptis e solidarit flexible Ce concept d velopp par la pr sidence slovaque du Conseil de l’UE au second semestre sugg rait que chaque tat membre contribue selon ses potentialit s et sp cificit s – en clair que les pays r calcitrants puissent contribuer financi rement ou logistiquement sans accueillir directement de r fugi s p p Cette coalition r gionale a consid rablement affaibli l’efficacit du m canisme europ en Les strong associations d’ tudiants des universit s d’Europe centrale strong se retrouvaient divis es certaines soutenant la ligne gouvernementale tandis que d’autres plaidaient pour plus d’ouverture organisant des manifestations de solidarit avec les r fugi s p h L’opinion publique polonaise face la crise des r fugi s h p En examinant les sondages de je constate que des Polonais se d claraient oppos s l’accueil de r fugi s du Moyen-Orient et d’Afrique Ce chiffre marquait une nette d t rioration par rapport l’automne o l’opinion tait plus partag e Cette volution s’expliquait en partie par l’intense campagne m diatique men e par les m dias proches du gouvernement p p La perception des r fugi s en Pologne tait fortement corr l e leur origine Tandis que l’accueil d’Ukrainiens culturellement proches rencontrait peu d’opposition celui de personnes provenant de pays majoritairement musulmans suscitait de vives inqui tudes Cette distinction s’enracinait dans l’histoire d’un pays rest tr s homog ne ethniquement et religieusement apr s la Seconde Guerre mondiale p p Le CBOS principal institut de sondage polonais notait que la crainte du terrorisme constituait le premier facteur de rejet Les attentats de Paris et Bruxelles avaient profond ment marqu les esprits permettant l’amalgame entre migration et ins curit Paradoxalement les r gions les plus hostiles aux r fugi s taient souvent celles qui n’avaient jamais accueilli d’ trangers p p Ces positions contrastaient avec celles d’autres pays europ ens comme l’Allemagne ou la Su de o malgr un durcissement une majorit relative restait favorable l’accueil des r fugi s Les strong associations tudiantes de la Sorbonne strong menaient des tudes comparatives sur ces divergences d’opinion publique soulignant le poids des facteurs historiques et m diatiques p h Les organisations non gouvernementales de soutien aux r fugi s en Pologne h p Malgr l’hostilit gouvernementale j’observe qu’un r seau d’ONG polonaises continuait de travailler activement pour les r fugi s La Fondation Helsinki pour les droits humains la plus importante fournissait une assistance juridique cruciale aux demandeurs d’asile face une administration de plus en plus restrictive L’Association d’intervention juridique SIP documentait les refoulements ill gaux la fronti re bi lorusse p p Ces organisations op raient dans un contexte difficile marqu par la r duction des financements publics et les campagnes de d nigrement Le gouvernement polonais avait drastiquement r duit les subventions aux ONG travaillant avec les migrants pr f rant financer des organisations caritatives catholiques moins critiques de sa politique p p Pour pallier ces difficult s des initiatives citoyennes spontan es mergeaient Le mouvement Refugees Welcome Polska mobilisait des volontaires pour proposer des h bergements priv s Des collectifs informels organisaient des cours de polonais des services de traduction et un accompagnement administratif p p Ces initiatives trouvaient un soutien particulier dans les milieux universitaires Les strong associations d’ tudiants de l’Universit de Varsovie strong organisaient r guli rement des collectes de fonds et de biens de premi re n cessit Des professeurs et chercheurs formaient des cliniques juridiques pro bono pour assister les demandeurs d’asile dans leurs d marches administratives complexes p h Les r alit s de l’accueil des r fugi s dans les communes fran aises h p En contraste avec la situation polonaise j’ai enqu t sur l’engagement des municipalit s fran aises En le programme national d’accueil des r fugi s avait mobilis plus de communes volontaires Des villes comme Grande-Synthe Brian on ou Grenoble d veloppaient des approches innovantes d passant souvent les dispositifs gouvernementaux jug s insuffisants p p L’exp rience de Pessat-Villeneuve petit village auvergnat de habitants m’appara t particuli rement instructive La municipalit avait transform un ancien centre de vacances pour accueillir r fugi s syriens et irakiens Initial le scepticisme de certains habitants s’ tait progressivement mu en solidarit active Des cours de fran ais taient dispens s par d’anciens enseignants b n voles Les enfants r fugi s int graient les coles locales revitalisant des classes menac es de fermeture p p Ces initiatives locales faisaient face des d fis consid rables L’acc s aux soins m dicaux sp cialis s notamment pour les traumatismes psychologiques restait compliqu en zone rurale La mobilit constituait un obstacle majeur comme dans la petite commune de Ferrette dans le Haut-Rhin L’insertion professionnelle demeurait difficile dans des territoires parfois eux-m mes conomiquement fragiles p p Les strong associations tudiantes de masters en action humanitaire strong documentaient ces exp riences contrast es identifiant les facteurs cl s de r ussite implication personnelle des lus coordination entre services publics et b n voles communication transparente avec la population locale p h Le r le des associations parisiennes dans l’accompagnement des migrants h p Paris j’ai pu observer un cosyst me associatif particuli rement dense et sp cialis France Terre d’Asile g rait plusieurs centres d’accueil pour demandeurs d’asile CADA offrant h bergement et accompagnement social La Cimade proposait des permanences juridiques essentielles aidant naviguer dans le d dale des proc dures administratives M decins du Monde op rait des cliniques mobiles pour soigner les plus vuln rables p p Dans le nord-est parisien picentre de la pr sence migratoire des collectifs comme Solidarit Migrants Wilson intervenaient quotidiennement pour distribuer repas et produits d’hygi ne Utopia organisait des maraudes nocturnes pour rep rer les personnes isol es et proposer des h bergements d’urgence chez des particuliers volontaires p p La coordination entre ces structures s’organisait au sein du collectif inter-associatif Le Gisti Cette plateforme permettait de partager informations ressources et bonnes pratiques La mairie de Paris soutenait ces initiatives via son Bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants facilitant l’acc s aux droits fondamentaux p p Les strong associations d’ tudiants de l’ cole du Louvre strong avaient d velopp des programmes originaux d’accompagnement culturel organisant des visites guid es des mus es parisiens adapt es aux r fugi s Ces initiatives favorisaient la rencontre et l’ change d passant la simple aide mat rielle pour construire de v ritables ponts interculturels p h Les initiatives tudiantes pour l’int gration des r fugi s en milieu universitaire h p J’ai pu constater que les universit s fran aises se sont progressivement affirm es comme des acteurs majeurs de l’int gration des r fugi s Le programme PAUSE Programme d’Accueil en Urgence des Scientifiques en Exil lanc en offrait des postes temporaires aux chercheurs contraints de fuir leur pays Parall lement Sciences Po Paris d veloppait son programme d’accueil pour tudiants r fugi s combinant cours de fran ais intensif et introduction au syst me universitaire fran ais p p Les strong associations tudiantes jouaient un r le d terminant strong dans cette dynamique la Sorbonne l’Association tudiante pour l’Int gration des R fugi s AEIR organisait un syst me de parrainage chaque tudiant r fugi tant accompagn par un buddy francophone l’Universit Paris-Dauphine le programme Welcome Refugees proposait des tandems linguistiques pour perfectionner le fran ais travers des changes informels p p Au-del de l’accompagnement acad mique ces initiatives permettaient de tisser des liens sociaux pr cieux L’association tudiant-e-s Solidaires de Nanterre organisait des v nements interculturels mensuels cuisine partag e projections-d bats ateliers d’ criture bilingues Ces moments conviviaux combattaient l’isolement souvent ressenti par les tudiants exil s p p Les obstacles restaient nombreux La reconnaissance des dipl mes trangers demeurait complexe L’acc s aux bourses ordinaires tait souvent impossible pour les demandeurs d’asile N anmoins les strong bureaux des tudiants mobilis s strong d montraient qu’avec des ressources modestes mais une forte implication l’universit pouvait devenir un v ritable laboratoire d’int gration p h Les programmes europ ens de soutien financier aux initiatives solidaires h p Dans mon analyse des m canismes financiers j’identifie plusieurs dispositifs europ ens d di s l’aide aux r fugi s Le Fonds Asile Migration et Int gration FAMI dot de milliards d’euros pour la p riode – constituait l’instrument principal Il finan ait aussi bien les infrastructures d’accueil que les programmes d’int gration sociale et professionnelle p p Le programme Erasmus avait d velopp un volet sp cifique pour l’inclusion des r fugi s dans l’enseignement sup rieur Il permettait notamment de financer des cours de langue des sessions d’orientation acad mique et des initiatives de sensibilisation sur les campus Les strong associations tudiantes des grandes coles strong mobilisaient efficacement ces ressources pour cr er des ponts entre r fugi s et communaut s universitaires p p En France plusieurs projets embl matiques b n ficiaient de ces financements Le programme ACCELAIR du Forum R fugi s-Cosi Lyon soutenu par le FAMI avait d velopp une approche int gr e combinant logement formation et emploi Ses r sultats impressionnants d’insertion professionnelle apr s mois en faisaient une r f rence europ enne p p Paradoxalement la Pologne sous-utilisait consid rablement ces fonds disponibles En elle n’avait consomm que de son enveloppe FAMI principalement pour renforcer ses capacit s de contr le frontalier plut t que d’accueil Les strong associations tudiantes polonaises strong d non aient cette situation plaidant pour une r orientation des priorit s vers des programmes d’int gration p h L’impact des politiques restrictives sur les parcours migratoires h p En tudiant l’ volution des flux migratoires je constate que le refus polonais et celui d’autres pays du groupe de Visegr d ont profond ment modifi les trajectoires des demandeurs d’asile La fermeture de la route des Balkans consolid e par l’accord UE-Turquie de mars a r orient les flux vers la p rilleuse travers e de la M diterran e centrale p p Ce d placement a eu des cons quences dramatiques L’Organisation Internationale pour les Migrations comptabilisait d c s en M diterran e en ann e la plus meurtri re jamais enregistr e Les embarcations de fortune partaient d sormais des c tes libyennes anarchiques augmentant consid rablement les risques p p Les camps de r fugi s grecs con us comme points de transit temporaires se transformaient en lieux d’installation durable Les les de Lesbos et Samos voyaient leurs hotspots surpeupl s jusqu’ quatre fois leur capacit officielle Les conditions sanitaires y devenaient catastrophiques particuli rement durant l’hiver – p p Face ces impasses de nouvelles routes encore plus dangereuses mergeaient Certains tentaient la travers e de la mer Noire vers la Roumanie D’autres s’aventuraient dans les for ts frontali res entre la Bi lorussie et la Pologne r gion mar cageuse o plusieurs d c s par hypothermie furent rapport s Les strong associations tudiantes engag es strong documentaient ces nouvelles routes alertant sur les risques croissants pris par des personnes d sesp r es p h Les cons quences juridiques du non-respect des engagements europ ens h p Au niveau juridique je constate que le refus polonais d’appliquer les d cisions relatives aux quotas de r fugi s a d clench une s rie de proc dures in dites En d cembre la Commission europ enne franchissait un pas d cisif en saisissant la Cour de Justice de l’Union europ enne CJUE contre la Pologne la Hongrie et la R publique tch que pour manquement leurs obligations p p Le avril dans un arr t historique la CJUE condamnait ces trois pays La Cour rejetait cat goriquement l’argument s curitaire affirmant que les tats membres ne pouvaient invoquer unilat ralement l’article du Trait sur le Fonctionnement de l’UE pour se soustraire leurs obligations de solidarit Cette d cision tablissait un pr c dent majeur quant la nature contraignante des m canismes de solidarit europ ens p p Cette condamnation ouvrait th oriquement la voie des sanctions financi res substantielles Néanmoins la Commission reconnaissant l’ chec global du programme de relocalisation achev en septembre avec seulement de l’objectif atteint optait pour une approche plus pragmatique dans ses propositions ult rieures p p Les implications pour l’avenir du droit d’asile europ en s’av raient profondes Le Nouveau Pacte sur la Migration et l’Asile pr sent en septembre tirait les le ons de cet chec en proposant des contributions flexibles plut t que des quotas obligatoires Les strong associations d’ tudiants en droit europ en strong organisaient des colloques analysant ce recul juridique synonyme pour beaucoup d’une dilution du principe de solidarit p h Le r le des collectivit s locales dans l’accueil des r fugi s h p Face aux blocages nationaux j’observe que de nombreuses villes europ ennes ont pris des initiatives autonomes pour accueillir des r fugi s En le r seau Solidarity Cities se constituait sous l’impulsion du maire d’Ath nes regroupant des m tropoles comme Barcelone Amsterdam Berlin et Paris Ces municipalit s s’engageaient partager expertise et ressources ind pendamment des r ticences de leurs gouvernements nationaux p p Gda sk deuxi me ville polonaise la maire Aleksandra Dulkiewicz d fendait une politique d’ouverture en contradiction directe avec la ligne gouvernementale Elle d veloppait le Model of Immigrant Integration programme municipal complet couvrant logement ducation sant et insertion professionnelle Cette initiative d montrait que m me dans un contexte national hostile des poches de solidarit pouvaient merger au niveau local p p En France j’ai tudi l’approche de Grande-Synthe o le maire cologiste Damien Car me avait cr un camp humanitaire aux normes HCR en partenariat avec M decins Sans Fronti res Cette initiative palliait les insuffisances de l’ tat central et proposait une alternative digne aux campements insalubres p p Ces exp riences locales produisaient des innovations significatives La ville de Barcelone exp rimentait le syst me des sponsorships communautaires o des groupes de citoyens s’engageaient collectivement accompagner une famille r fugi e Les strong associations d’ tudiants en urbanisme strong documentaient ces laboratoires d’int gration urbaine d montrant l’importance de l’ chelon local dans la mise en uvre effective des politiques d’accueil p h Les t moignages de r fugi s confront s aux refus d’accueil h p travers mes rencontres avec des demandeurs d’asile j’ai recueilli des t moignages poignants sur les cons quences humaines des politiques restrictives Amir ing nieur syrien de ans racontait son p riple chaotique depuis la Gr ce sa demande d’asile rejet e en Hongrie puis son transport clandestin vers l’Allemagne Chaque fronti re tait un nouveau calvaire chaque refus une humiliation confiait-il p p Dans le camp d’Idomeni la fronti re gr co-mac donienne Fatima attendait avec ses trois enfants depuis neuf mois Cette enseignante irakienne d crivait le quotidien dans ce no man’s land Nos journ es se r sument faire la queue Queue pour les toilettes queue pour la nourriture queue pour voir un m decin Les enfants oublient ce qu’est une vie normale p p Sur l’ le de Lesbos Hassan jeune Afghane de ans t moignait des conditions dans le camp surpeupl de Moria Nous dormons six dans une tente pr vue pour trois L’hiver l’eau s’infiltre partout Beaucoup tombent malades Son r ve de poursuivre des tudes universitaires en Europe semblait s’ loigner chaque jour p p Ces r cits de vies suspendues r v laient la dimension humaine derri re les statistiques Les strong associations tudiantes documentant ces t moignages strong soulignaient l’impact psychologique d vastateur de l’incertitude prolong e La pire torture est de ne pas savoir combien de temps cette situation va durer r sumait Mohamed ancien tudiant en droit syrien bloqu depuis mois dans les proc dures administratives grecques p h Les mod les alternatifs d’int gration d velopp s en Allemagne h p En analysant l’approche allemande depuis la d cision d’Angela Merkel d’accueillir massivement des r fugi s en j’identifie plusieurs innovations significatives Le programme Integration through Qualification IQ constituait une r f rence en mati re d’insertion professionnelle Il combinait reconnaissance des qualifications trang res formations d’adaptation et accompagnement vers l’emploi Plus de r fugi s avaient ainsi pu valoriser leurs comp tences sur le march du travail allemand p p Les cours d’int gration obligatoires comprenant heures de langue et heures de culture civique garantissaient un socle commun Mais au-del de ce cadre national des initiatives locales enrichissaient le dispositif Hambourg le projet W I R Work and Integration for Refugees cr ait un guichet unique regroupant tous les services n cessaires l’int gration logement sant formation et emploi p p Le mod le allemand s’appuyait fortement sur l’implication du secteur priv Des entreprises comme Siemens ou Mercedes-Benz d veloppaient des programmes d’apprentissage adapt s tandis que des startups comme Kiron offraient des formations universitaires en ligne sp cifiquement con ues pour les r fugi s p p Malgr ces succ s des difficult s persistaient concentration dans certaines r gions acc s in gal au logement mont e des tensions sociales dans certaines localit s Les strong associations tudiantes allemandes strong jouaient un r le crucial dans le suivi critique de ces politiques alimentant le d bat public par des valuations ind pendantes des dispositifs d’int gration p h Les impacts conomiques de l’accueil ou du refus des r fugi s h p Dans mon analyse des tudes conomiques disponibles je p Dans mon analyse des tudes conomiques disponibles je constate des conclusions nuanc es sur l’impact des flux migratoires Une recherche de l’OCDE publi e en d montrait que l’investissement initial dans l’accueil des r fugi s estim entre et euros par personne la premi re ann e g n rait des retomb es positives moyen terme En Allemagne l’institut DIW valuait que l’int gration r ussie des r fugi s pourrait augmenter le PIB de d’ici p p Pour les pays vieillissants d’Europe l’arriv e d’une population majoritairement jeune repr sentait un potentiel d mographique significatif La Banque centrale allemande soulignait que l’int gration de r fugi s pourrait partiellement compenser le d clin d mographique du pays o manquaient d j travailleurs qualifi s p p l’inverse les co ts du non-accueil restaient largement sous-estim s Les conomistes du FMI calculaient que les barri res l’emploi impos es aux demandeurs d’asile entra naient des pertes s ches consid rables En Su de chaque mois d’inactivit forc e d’un r fugi co tait environ euros la collectivit p p Ces arguments conomiques alimentaient intens ment le d bat public En Pologne paradoxalement la Chambre de Commerce alertait sur les p nuries de main-d’ uvre croissantes tandis que le gouvernement rejetait toute immigration extra-europ enne Les strong associations tudiantes en sciences conomiques strong organisaient des conf rences pour d construire les mythes sur le fardeau conomique des r fugi s pr sentant des donn es factuelles sur leur contribution potentielle aux conomies d’accueil p h La M diterran e fronti re tragique de l’Europe h p En me penchant sur les statistiques de je mesure l’ampleur de la trag die m diterran enne Cette ann e marquait un sinistre record avec personnes ayant perdu la vie en tentant la travers e soit environ d c s quotidiens La fermeture de la route balkanique avait report les flux vers la dangereuse travers e Libye-Italie o le taux de mortalit atteignait un mort pour arrivants p p Les op rations de sauvetage r v laient les contradictions europ ennes Apr s l’arr t de l’op ration italienne Mare Nostrum en l’op ration Triton de Frontex disposait de moyens r duits et d’une mission r orient e vers la surveillance plut t que le sauvetage Ce vide tait partiellement combl par des ONG comme SOS M diterran e ou M decins Sans Fronti res qui affr taient leurs propres navires p p Ces organisations civiles faisaient face une criminalisation croissante de leur action humanitaire L’Italie puis Malte refusaient l’acc s leurs ports aux navires transportant des migrants secourus Le cas de l’Aquarius errant en M diterran e avec personnes bord en juin symbolisait cette politique du maintien distance p p Pendant ce temps l’Europe investissait massivement dans l’externalisation de ses fronti res L’accord avec la Turquie puis la coop ration avec la Libye et ses garde-c tes aux m thodes brutales visaient stopper les d parts plut t qu’ s curiser les travers es Les strong associations tudiantes en droit maritime strong documentaient ces violations du droit international d non ant une politique de la noyade implicite visant dissuader les candidats l’exil p h L’ volution du discours politique sur l’immigration en Pologne h p En analysant l’ volution rh torique en Pologne je constate une instrumentalisation croissante du sujet migratoire Avant la question tait pratiquement absente du d bat public polonais Le revirement s’est op r durant la campagne pr sidentielle de mai quand le candidat conservateur Andrzej Duda a commenc voquer les risques li s l’accueil de r fugi s musulmans p p Apr s les attentats de Paris en novembre le nouveau gouvernement PiS intensifiait cette rh torique Jaros aw Kaczy ski affirmait que les migrants apportaient toutes sortes de parasites et protozaires et des maladies tr s dangereuses depuis longtemps absentes d’Europe Ces d clarations marquaient une d shumanisation inqui tante des r fugi s p p Les m dias publics progressivement mis sous contr le gouvernemental amplifiaient ce discours La t l vision nationale TVP diffusait r guli rement des reportages amalgamant immigration et terrorisme Une analyse de l’Universit de Varsovie montrait que des mentions de r fugi s sur cette cha ne en – taient associ es des termes n gatifs comme menace invasion ou terrorisme p p Cette strat gie s’av rait lectoralement payante Selon les politologues la mobilisation anti-r fugi s permettait de d tourner l’attention des controverses int rieures sur les r formes judiciaires Les strong associations tudiantes de journalisme strong organisaient des ateliers d’ ducation aux m dias pour d crypter ces m canismes de manipulation et promouvoir une information plus quilibr e sur les questions migratoires p h Les r seaux de solidarit transnationaux pour les r fugi s h p Face aux d faillances institutionnelles j’observe l’ mergence de r seaux citoyens transfrontaliers La plateforme Welcome Refugees connectait des h bergeurs volontaires dans villes europ ennes d passant les clivages nationaux Plus de familles s’ taient inscrites pour offrir un toit temporaire des exil s cr ant une g ographie alternative de l’hospitalit europ enne p p Le r seau Migreurop regroupant associations dans pays coordonnait quant lui le plaidoyer politique et la documentation des violations des droits humains aux fronti res Leur Atlas des migrants cartographiait les lieux de d tention et les points noirs des parcours migratoires rendant visible l’invisible p p Les r seaux sociaux jouaient un r le crucial dans cette mobilisation transnationale Le groupe Facebook Information Point for Lesvos Volunteers coordonnait l’action de milliers de volontaires internationaux sur l’ le grecque L’application RefugeesWelcome facilitait la mise en relation directe entre r fugi s et citoyens solidaires p p Ces initiatives citoyennes d veloppaient des approches innovantes que les gouvernements peinaient d ployer L’association Singa n e en France mais d sormais pr sente dans sept pays europ ens facilitait les rencontres entre r fugi s et locaux partageant les m mes centres d’int r t professionnels ou culturels Les strong associations tudiantes internationales strong formaient souvent l’ pine dorsale de ces r seaux mettant profit leur ma trise des langues et leur familiarit avec les outils num riques p h Le dialogue interreligieux au service de l’accueil des migrants h p En examinant les initiatives interreligieuses je constate leur r le significatif dans le changement des mentalit s Le projet Couloirs humanitaires lanc par la Communaut de Sant’Egidio en partenariat avec les glises protestantes et l’ glise catholique italienne avait permis l’arriv e l gale et s curis e de r fugi s vuln rables depuis le Liban l’ thiopie et le Maroc Ce mod le s’ tait ensuite tendu la France et la Belgique p p En Allemagne l’initiative House of One Berlin r unissait chr tiens juifs et musulmans pour cr er un lieu de culte partag et un centre d’accueil pour r fugi s Ce projet architectural ambitieux symbolisait la volont de d passer les clivages religieux face l’urgence humanitaire p p Les communaut s musulmanes europ ennes s’impliquaient particuli rement dans l’accompagnement des r fugi s du Moyen-Orient Malm en Su de la grande mosqu e servait de centre de premier accueil offrant traduction orientation administrative et m diation culturelle Cette implication d mentait les st r otypes sur le communautarisme musulman p p Paradoxalement en Pologne o l’ glise catholique exerce une influence consid rable la hi rarchie religieuse tenait un discours ambivalent Si certains v ques comme Mgr Pieronek appelaient la solidarit chr tienne d’autres l gitimaient la politique gouvernementale restrictive Les strong associations tudiantes catholiques progressistes strong tentaient de rappeler l’enseignement social de l’ glise et les appels du Pape Fran ois l’accueil des trangers p h Les municipalit s fran aises face au d fi de l’h bergement d’urgence h p En France j’observe que la question du logement constitue le principal d fi pour l’accueil digne des demandeurs d’asile Fin seuls des demandeurs d’asile b n ficiaient d’une place d’h bergement d di e Cette p nurie chronique poussait les municipalit s d velopper des solutions innovantes p p Paris la maire Anne Hidalgo inaugurait en novembre le premier centre humanitaire officiel Porte de la Chapelle structure modulaire pouvant accueillir hommes isol s La ville de Grenoble transformait d’anciens bureaux administratifs en h bergement temporaire pour personnes avec un accompagnement social assur par des associations locales p p Des partenariats public-priv mergeaient galement Ivry-sur-Seine Emma s Solidarit et la mairie cr aient un centre pour familles et femmes isol es dans une ancienne usine pr t e par la SNCF Dans le e arrondissement de Paris l’installation de bungalows d’h bergement dans le bois de Boulogne malgr l’opposition initiale de certains riverains d montrait la possibilit d’utiliser m me les quartiers privil gi s p p Ces dispositifs municipaux s’accompagnaient g n ralement d’une coordination avec les services publics de sant d’ ducation et d’insertion Montreuil un comit de suivi r unissait mensuellement tous les acteurs concern s Les strong associations tudiantes en urbanisme et am nagement strong participaient la conception de ces espaces d’accueil temporaires cherchant concilier urgence humanitaire et int gration urbaine harmonieuse p h L’impact psychologique de l’errance sur les populations d plac es h p En m’entretenant avec des psychologues sp cialis s je mesure les s quelles profondes que laisse l’errance prolong e Le Dr Fran ois Crochette de M decins Sans Fronti res d crivait un trauma cumulatif aux violences subies dans le pays d’origine s’ajoutent celles du parcours migratoire puis le stress chronique de l’attente et de l’incertitude p p Les sympt mes observ s s’apparentent souvent au syndrome de stress post-traumatique flashbacks insomnies hypervigilance troubles dissociatifs Le Centre Primo Levi Paris sp cialis dans le soin aux victimes de torture notait une augmentation inqui tante des id ations suicidaires parmi les demandeurs d’asile confront s des refus administratifs r p t s p p Particuli rement pr occupante apparaissait la situation des mineurs non accompagn s Une tude de l’Universit de Lille men e aupr s de jeunes Afghans et Syriens r v lait que d’entre eux pr sentaient des sympt mes d pressifs significatifs L’absence de cadre stable et de perspectives claires compromettait gravement leur d veloppement psychoaffectif p p Face cette souffrance psychique massive des initiatives th rapeutiques innovantes se d veloppaient L’association Parcours d’Exil exp rimentait des th rapies corporelles et artistiques adapt es aux personnes ne ma trisant pas le fran ais Les strong associations d’ tudiants en psychologie strong proposaient des groupes de parole interculturels et des ateliers d’expression cr ative compl tant les dispositifs institutionnels souvent d bord s p h Les femmes r fugi es vuln rabilit s sp cifiques et r silience h p Dans mon investigation sur la dimension genr e de l’exil je d couvre des vuln rabilit s particuli res affectant les femmes Selon un rapport d’Amnesty International des femmes migrantes subissaient des violences sexuelles durant leur parcours migratoire La travers e de la Libye s’av rait particuli rement dangereuse avec des t moignages syst matiques de viols utilis s comme moyen de pression par les passeurs p p M me arriv es en Europe les femmes restaient expos es des risques sp cifiques Dans les camps surpeupl s de Gr ce l’absence de zones s par es et d’ clairage nocturne des sanitaires cr ait des conditions propices aux agressions Un rapport de Women’s Refugee Commission documentait des cas de sexe de survie – des relations sexuelles contre protection ou nourriture p p Les femmes enceintes et les m res isol es faisaient face des d fis suppl mentaires L’acc s aux soins pr nataux demeurait compliqu par les barri res linguistiques et administratives En France l’association Solipam alertait sur le nombre croissant de femmes enceintes sans h bergement stable avec des cons quences graves pour leur sant et celle de leurs nouveau-n s p p Malgr ces obstacles je constate une remarquable r silience Des collectifs comme Women in Exile en Allemagne ou Lallab en France cr aient des espaces d’auto-organisation et d’empowerment Les strong associations tudiantes f ministes strong d veloppaient des programmes de marrainage sp cifiquement adapt s aux femmes r fugi es offrant accompagnement administratif et soutien motionnel dans un cadre s curisant p h L’acc s aux soins m dicaux un d fi majeur pour les populations d plac es h p En tudiant les parcours de sant des r fugi s j’identifie des obstacles syst miques l’acc s aux soins En th orie les demandeurs d’asile en France b n ficient de la Protection Universelle Maladie PUMA et de la Compl mentaire Sant Solidaire Dans les faits la m connaissance du syst me les barri res linguistiques et la complexit administrative entravaient consid rablement cet acc s p p Les pathologies observ es refl taient les conditions difficiles du parcours migratoire Les m decins de M decins du Monde rapportaient une pr valence lev e d’affections respiratoires dermatologiques et gastro-intestinales li es aux conditions pr caires d’h bergement Les traumatismes physiques non trait s fractures mal consolid es blessures infect es t moignaient de la violence des parcours p p Face ces besoins sp cifiques des dispositifs adapt s mergeaient Les Permanences d’Acc s aux Soins de Sant PASS des h pitaux publics proposaient des consultations avec interpr tes Le Comede Comit m dical pour les exil s d veloppait une approche globale int grant soins somatiques prise en charge psychologique et accompagnement social p p Les politiques restrictives avaient des cons quences sanitaires directes En Pologne l’acc s aux soins pour les demandeurs d’asile se limitait aux urgences vitales compromettant la prise en charge des maladies chroniques Les strong associations d’ tudiants en m decine strong organisaient des cliniques b n voles pour pallier ces carences tout en plaidant pour une approche plus humaine et pr ventive de la sant des migrants p h Les initiatives culturelles favorisant la rencontre entre r fugi s et soci t s d’accueil h p Dans mon exploration des projets culturels je d couvre leur potentiel transformateur pour changer les regards mutuels Paris le festival Kif Kif r unissait artistes r fugi s et locaux autour de cr ations communes d passant le cadre habituel de l’aide unidirectionnelle Plus de visiteurs participaient ces rencontres artistiques en t moignant d’un r el int r t du public p p La cuisine s’affirmait comme vecteur privil gi d’ change interculturel Les Refugee Food Festival permettaient des chefs r fugi s de prendre les commandes de restaurants parisiens renomm s Cette initiative n e Paris en s’ tait rapidement tendue villes europ ennes Au-del de l’ v nement plusieurs participants avaient ensuite trouv des emplois stables dans la restauration p p Le sport cr ait galement des espaces de rencontre pr cieux L’association Libert aux Joueuses formait une quipe de football f minine mixte r unissant r fugi es et Fran aises Montreuil le programme Sport Sans Fronti res organisait des entra nements hebdomadaires ouverts tous facilitant l’int gration par la pratique sportive r guli re p p Ces initiatives parvenaient souvent toucher des publics habituellement peu sensibilis s la question migratoire Brest le projet photographique Regard Crois s exposait dans l’espace public des portraits de r fugi s accompagn s de leurs r cits transformant les repr sentations collectives Les strong associations tudiantes des coles d’art strong jouaient un r le moteur dans ces projets cr atifs mobilisant leurs comp tences artistiques au service du dialogue interculturel p h L’apprentissage de la langue cl de l’int gration sociale et professionnelle h p Dans mon analyse des parcours d’int gration r ussis l’acquisition linguistique appara t syst matiquement comme facteur d terminant En France l’Office Fran ais de l’Immigration et de l’Int gration OFII proposait des formations linguistiques aux r fugi s statutaires mais leur volume heures restait insuffisant pour atteindre un niveau op rationnel particuli rement pour les personnes peu scolaris es p p Face cette limitation des approches p dagogiques innovantes se d veloppaient L’association AlloPhil exp rimentait la m thode Comprendre R fl chir Parler bas e sur l’immersion et l’expression orale avant l’ crit Lyon le programme Fran ais et Insertion de Forum R fugi s-Cosi combinait apprentissage linguistique et d couverte des codes socioculturels fran ais p p Les initiatives b n voles jouaient un r le crucial dans ce domaine Le r seau national Fran ais Langue d’Accueil mobilisait plus de b n voles form s la p dagogie adapt e aux migrants Les biblioth ques municipales parisiennes accueillaient des ateliers de conversation hebdomadaires cr ant des espaces d’ change informels et conviviaux p p L’approche num rique gagnait galement du terrain L’application Happy FLE d velopp e par des strong associations d’ tudiants en informatique strong proposait un apprentissage ludique du vocabulaire li aux situations quotidiennes L’Alliance Fran aise exp rimentait des cours hybrides combinant sessions pr sentielles et modules en ligne accessibles sur smartphone Ces innovations permettaient d’intensifier l’exposition la langue au-del des heures de formation formelles p h Les enfants et jeunes r fugi s face au d fi de la scolarisation h p En tudiant la situation des plus jeunes je constate que l’ cole fran aise s’av re la fois un d fi et une chance Le droit l’ ducation garanti pour tous les enfants ind pendamment de leur statut constituait une protection fondamentale En – environ l ves nouvellement arriv s int graient le syst me scolaire fran ais p p Les Unit s P dagogiques pour l ves Allophones Arrivants UPE A repr sentaient le principal dispositif d’accueil Ces classes sp cifiques permettaient une acquisition intensive du fran ais tout en int grant progressivement les l ves dans les classes ordinaires pour certaines mati res Montreuil le coll ge Politzer avait d velopp un mod le exemplaire avec un suivi personnalis et des ateliers artistiques facilitant l’expression non-verbale p p Pour les adolescents arriv s tardivement souvent avec des parcours scolaires fragment s le d fi tait plus complexe Les Missions de Lutte contre le D crochage Scolaire MLDS proposaient des modules adapt s aux – ans combinant remise niveau fran ais intensif et d couverte professionnelle L’association THOT fond e par des strong tudiants de Sciences Po strong d veloppait des programmes de certification linguistique sp cifiquement con us pour les r fugi s non alphab tis s p p Au-del des apprentissages l’ cole jouait un r le essentiel de stabilisation psychologique Les enseignants t moignaient de l’importance d’offrir un cadre pr visible et s curisant des enfants ayant v cu des ruptures traumatiques Les psychologues scolaires d veloppaient des protocoles sp cifiques comme les groupes de parole plurilingues exp riment s dans l’acad mie de Cr teil permettant d’exprimer les motions difficiles tout en valorisant le bagage linguistique et culturel d’origine p h L’int gration professionnelle des r fugi s d fis et opportunit s h p Dans mon enqu te sur l’insertion conomique des r fugi s je mesure l’ cart entre potentiel et r alit En France le taux d’emploi des r fugi s apr s cinq ans de r sidence plafonnait bien en-de de la moyenne europ enne et tr s loin des performances su doises ou allemandes respectivement et p p Les obstacles structurels restaient nombreux La reconnaissance des qualifications trang res constituait un parcours d’obstacles Un ing nieur syrien devait attendre en moyenne mois pour obtenir l’ quivalence de son dipl me Selon une tude de France Strat gie des r fugi s qualifi s subissaient un d classement professionnel significatif acceptant des emplois tr s inf rieurs leurs comp tences p p Des initiatives innovantes tentaient de surmonter ces barri res Le programme HOPE H bergement Orientation Parcours vers l’Emploi lanc en combinait formation professionnelle cours de fran ais sp cialis et h bergement pour r fugi s dans des secteurs en tension comme le b timent ou la restauration Son taux d’insertion de d montrait l’efficacit d’une approche int gr e p p Les entreprises socialement engag es d veloppaient leurs propres dispositifs La soci t Generali avait cr Human Safety Net un incubateur d di aux entrepreneurs r fugi s Des startups comme Action Emploi R fugi s proposaient des plateformes de mise en relation directe entre employeurs et candidats r fugi s Les strong associations tudiantes des coles de commerce strong organisaient du mentorat pour les porteurs de projets facilitant leur compr hension de l’ cosyst me entrepreneurial fran ais p h La r forme du syst me d’asile europ en propositions et blocages h p En analysant l’ volution des n gociations europ ennes je constate que l’ chec du m canisme de relocalisation a profond ment influenc les propositions ult rieures Le r glement de Dublin pierre angulaire du syst me d’asile europ en tait unanimement critiqu pour son principe injuste faisant porter la responsabilit principalement sur les pays de premi re entr e p p En mai la Commission proposait une refonte ambitieuse incluant un m canisme correcteur de r partition qui s’activerait automatiquement quand un pays ferait face un afflux disproportionn Cette proposition se heurtait imm diatement l’opposition frontale du groupe de Visegr d qui refusait toute obligation permanente de relocalisation p p Les n gociations r v laient des clivages multiples Au-del de l’opposition Est-Ouest sur la solidarit obligatoire se manifestait une tension Nord-Sud concernant la dur e des responsabilit s des pays de premi re entr e L’Italie et la Gr ce refusaient l’allongement dix ans propos par l’Allemagne et les pays nordiques p p Face ces blocages la Commission pr sentait en septembre un Nouveau Pacte sur la Migration et l’Asile significativement moins ambitieux Il introduisait le concept de contributions flexibles la solidarit permettant aux tats r ticents l’accueil direct de participer via un soutien logistique ou financier Les strong associations tudiantes de droit europ en strong y voyaient une r gression inqui tante consacrant l’impossibilit d’imposer une r partition quitable des responsabilit s entre tats membres p h Le r le des m dias dans la perception publique de la crise migratoire h p En tudiant le traitement m diatique de la crise des r fugi s je mesure son influence d terminante sur l’opinion publique Une analyse comparative des grands quotidiens europ

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