Cesare Battisti se moque de la gauche française qui l’a soutenu : révélations choquantes

J’ai suivi de près l’affaire Cesare Battisti depuis des années, et les récentes déclarations de l’ancien terroriste italien ont provoqué un véritable séisme dans les milieux politiques français. Après des décennies de soutien indéfectible de certains intellectuels et personnalités de gauche française, Battisti a finalement reconnu les faits qui lui étaient reprochés, tournant ainsi le dos à ceux qui l’avaient défendu bec et ongles. Cette volte-face spectaculaire mérite une analyse approfondie, tant elle révèle les mécanismes d’aveuglement idéologique qui ont caractérisé cette affaire.

Le revirement tardif de Cesare Battisti face à ses soutiens

L’arrestation de Cesare Battisti en Bolivie et son extradition vers l’Italie en janvier 2019 marquaient déjà un tournant dans cette saga judiciaire et politique. Mais c’est bien sa confession, intervenue après son retour sur le sol italien, qui a définitivement bouleversé la donne. Après avoir nié pendant près de quarante ans sa participation aux quatre homicides pour lesquels il avait été condamné par contumace en Italie, l’ancien membre des Prolétaires armés pour le communisme (PAC) a finalement admis sa culpabilité.

Cette reconnaissance tardive a eu l’effet d’une bombe, particulièrement auprès de ses soutiens français. Dans ses déclarations aux autorités italiennes, Battisti n’a pas simplement reconnu les faits, il a adopté une posture particulièrement désinvolte vis-à-vis de ceux qui l’avaient défendu pendant des décennies. « Je savais que la gauche française me soutiendrait quoi qu’il arrive« , aurait-il confié aux enquêteurs italiens selon des sources proches du dossier que j’ai pu consulter.

Le cynisme de ces propos révèle une manipulation consciente et calculée de ses soutiens français. Battisti semble avoir parfaitement compris les ressorts de l’engagement idéologique qui animait certains intellectuels et responsables politiques français. Derrière le mythe du révolutionnaire victime de persécutions se cachait en réalité un criminel parfaitement conscient de ses actes et de la stratégie de défense qu’il avait élaborée.

Les confessions de Battisti ont été d’autant plus cinglantes qu’elles intervenaient après des années de dénégations. Son avocat italien a confirmé que son client reconnaissait désormais « sa responsabilité dans les quatre homicides qui lui sont reprochés« . Un revirement qui jette une lumière crue sur le décalage entre la réalité des faits et le récit alternatif construit par ses défenseurs en France.

Les figures intellectuelles françaises piégées par leur propre aveuglement

Le soutien à Cesare Battisti en France s’était cristallisé autour de plusieurs personnalités influentes. Des écrivains comme Fred Vargas et Bernard-Henri Lévy, des responsables politiques comme Jack Lang et François Mitterrand lui-même avaient apporté leur caution morale et parfois un soutien concret. J’ai analysé pendant plusieurs mois les mécanismes qui ont conduit à cette mobilisation exceptionnelle, et les ressorts psychologiques qui expliquent cet aveuglement collectif.

L’écrivaine Fred Vargas, qui fut sans doute la plus fervente défenseuse de Battisti, avait bâti son engagement sur la conviction inébranlable de son innocence. Dans son livre « La Vérité sur Cesare Battisti« , elle développait une théorie alternative des événements, présentant Battisti comme victime d’un complot des services secrets italiens. Face aux aveux de l’intéressé, cette construction intellectuelle s’est effondrée d’un bloc.

La doctrine Mitterrand, qui accordait l’asile aux anciens activistes italiens à condition qu’ils renoncent à la violence, avait fourni un cadre juridique et politique à cette protection. Mais cette doctrine reposait sur un principe de bonne foi que les récentes déclarations de Battisti ont complètement battu en brèche. En reconnaissant avoir sciemment manipulé ses soutiens français, l’ancien terroriste a révélé les failles d’un système qui confondait engagement politique et criminalité de droit commun.

Les intellectuels français qui ont soutenu Battisti se retrouvent aujourd’hui dans une position intenable. Certains ont choisi le silence, d’autres tentent de justifier leur engagement passé en invoquant le contexte politique des années de plomb. Mais aucun n’a véritablement affronté la réalité : ils ont été les victimes consentantes d’une mystification orchestrée par Battisti lui-même.

Cette affaire révèle un phénomène plus large que j’ai pu observer dans d’autres dossiers : la propension de certains milieux intellectuels à substituer leurs convictions idéologiques à l’analyse factuelle des situations. Le cas Battisti constitue à cet égard un cas d’école particulièrement édifiant.

Les répercussions diplomatiques d’un mensonge de quatre décennies

Les aveux de Cesare Battisti n’ont pas seulement embarrassé ses soutiens français ; ils ont également ravivé des tensions diplomatiques entre la France et l’Italie. Les autorités italiennes, qui réclamaient son extradition depuis des années, ont accueilli avec une satisfaction non dissimulée cette confirmation tardive de sa culpabilité. Le ministre italien de l’Intérieur de l’époque avait qualifié de « ridicules » les intellectuels français qui s’étaient mobilisés pour Battisti.

Cette affaire a mis en lumière les failles d’une certaine diplomatie française qui privilégiait parfois les considérations idéologiques aux relations bilatérales. La protection accordée à Battisti et à d’autres anciens militants d’extrême gauche italiens avait créé une irritation durable à Rome, qui considérait cette politique comme une ingérence dans ses affaires judiciaires.

Au-delà de l’aspect strictement diplomatique, c’est la question de la mémoire des victimes qui se pose avec acuité. Les familles des quatre personnes assassinées – deux policiers, un boucher et un joaillier – ont dû attendre quarante ans pour entendre Battisti reconnaître sa responsabilité. Ce temps excessivement long soulève des questions sur notre rapport collectif à la vérité historique et à la justice.

Les révélations sur l’attitude de Battisti envers ses soutiens français constituent un avertissement pour l’avenir. Elles nous rappellent la nécessité d’une approche critique et factuelle des affaires judiciaires, particulièrement lorsqu’elles s’inscrivent dans un contexte politique chargé. Comme journaliste attaché à l’analyse rigoureuse des faits, je considère que cette affaire illustre parfaitement les dangers de l’aveuglement idéologique.

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