J’ai assisté à un moment fort ce matin, sur le nouveau rond-point qui porte désormais le nom du « Commandant Hélie de Saint Marc » à Aix-en-Provence. Sa fille, Blandine de Bellecombe, y a livré un témoignage poignant, ravivant la mémoire de cet homme d’exception. Située au carrefour de l’avenue Jean Monnet et de la route d’Eguilles, cette inauguration a rassemblé plusieurs élus locaux et de nombreux citoyens venus honorer cette figure du XXe siècle. L’adjoint au maire a rappelé combien le Cercle Algérianiste avait apprécié sa présence lors de quatre rencontres mémorables. Blandine de Bellecombe perpétue aujourd’hui l’héritage de son père, témoin et acteur des tragédies de notre histoire contemporaine, continuant de témoigner lors d’événements commémoratifs pour transmettre ses valeurs aux nouvelles générations.
L’héritage familial et les commémorations : Blandine de Bellecombe, gardienne de la mémoire de son père
Les événements commémoratifs et les prises de parole
Blandine de Bellecombe multiplie les interventions publiques pour évoquer la mémoire de son père, Hélie Denoix de Saint Marc. Cette démarche s’inscrit dans une volonté profonde de transmission. Le rond-point d’Aix-en-Provence n’est pas le premier à porter le nom du commandant. Un autre, situé près d’un centre commercial, témoigne déjà de l’empreinte laissée par cette figure historique dans notre mémoire collective.
Au Prieuré, dans le cadre d’un « postlude » au Festival de la correspondance de Grignan, Blandine a partagé des lectures bouleversantes aux côtés d’Yvon Rosier et Tristan Verna. L’événement, placé sous le thème « des héros, des écrits », a permis au public de découvrir un témoignage intime sur son père. Ses interventions se caractérisent par leur dimension émotionnelle mais aussi par leur rigueur factuelle. En analysant ses allocutions, on perçoit une volonté d’exactitude historique, loin des récupérations partisanes.
- Vibrant hommage lors de l’inauguration du rond-point d’Aix-en-Provence
- Participation aux lectures du Festival de Grignan sur le thème des héros
- Présence lors de l’inauguration d’un autre rond-point portant le nom de son père
En tant qu’observateur régulier des commémorations institutionnelles, je constate que le témoignage de Blandine de Bellecombe dépasse largement le cadre familial pour s’inscrire dans une démarche citoyenne. Elle apporte une dimension humaine indispensable à ces cérémonies officielles, rappelant que derrière les grands parcours historiques se cachent aussi des hommes avec leurs convictions profondes et leurs valeurs.
La projection-conférence « Hélie de Saint Marc, témoin du siècle »
La soirée de projection-conférence « Hélie de Saint Marc, témoin du siècle » constitue un moment particulier dans ce travail de mémoire. Blandine y présente un film réalisé à partir des écrits de son père, magnifiquement interprétés par Jean Piat. Cette œuvre audiovisuelle retrace l’itinéraire exceptionnel d’un homme confronté aux grandes tragédies du XXème siècle.
Pour Blandine de Bellecombe, cette projection est l’occasion de mettre en lumière ce que son père considérait comme essentiel : la transmission aux jeunes générations des valeurs d’honneur et d’engagement. Elle rappelle souvent cette phrase emblématique de son père : « Si on doit un jour ne plus comprendre comment un homme a pu donner sa vie pour quelque chose qui le dépasse, ce sera fini de tout un monde, peut-être de toute une civilisation ».
Le portrait d’Hélie de Saint Marc par sa fille
Le récit que livre Blandine de son père révèle un parcours hors du commun. Résistant à 19 ans, Hélie de Saint Marc fut déporté à Buchenwald. Survivant de l’horreur concentrationnaire, il s’engagea ensuite sous le béret vert des Parachutistes de la Légion étrangère pour combattre en Indochine.
- Résistant déporté à Buchenwald pendant la Seconde Guerre mondiale
- Parachutiste de la Légion étrangère en Indochine
- Participant au putsch d’Algérie par fidélité à ses convictions
- Emprisonné pendant six ans puis réhabilité avec la grand-croix de la Légion d’honneur
Son implication dans le putsch d’Algérie lui valut d’être « embastillé 6 ans dans les prisons de l’État français ». Blandine explique ce choix difficile : son père « ne voulut pas revivre en Algérie le même abandon de ceux qui avaient choisi le drapeau français en Indochine ». Paradoxalement, cet homme qui fut condamné par la France fut plus tard « élevé à la plus haute dignité par le même État », recevant en 2011 la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur.
Blandine évoque aussi son père comme un homme profondément attaché à la jeunesse, qu’il considérait comme « la force vive d’un pays ». Jusqu’à son décès à La Garde Adhémar, Hélie de Saint Marc a continué d' »accompagner beaucoup de jeunes gens », leur transmettant ses valeurs de courage et de liberté. Ce « homme debout » dont « le sens de l’Honneur rejaillit sur toute la Nation » continue, à travers le témoignage de sa fille, d’inspirer les nouvelles générations de Français.

Analyste politique rigoureux, Thomas décrypte les mécanismes du pouvoir et les décisions publiques avec clarté et esprit critique. Son credo : rendre lisible ce qui est volontairement complexe. Amateur de romans noirs et de débats de fond.