Je viens de rencontrer un cas d’hybridation artistique particulièrement intéressant que j’ai souhaité partager avec vous. Cédric Jimenez, ce réalisateur français qui enchaîne les succès au box-office, opère un retour aux sources surprenant. Le cinéaste marseillais collabore avec Calvin Klein pour un projet cinématographique innovant, fusionnant ainsi ses deux univers professionnels. Cette alliance entre le septième art et la mode marque un tournant dans le parcours de ce talent polyvalent qui avait débuté sa carrière comme mannequin pour la célèbre marque américaine avant de conquérir le cinéma français.
Des origines modestes au mannequinat pour Calvin Klein : le parcours inspirant de Cédric Jimenez
Une jeunesse marseillaise mouvementée
Né le 26 juin 1976 dans les quartiers nord de Marseille, Cédric Jimenez a grandi dans un environnement modeste qui a forgé sa personnalité. Élevé par sa mère, fonctionnaire à la CAF, il a connu une enfance marquée par l’absence relative de son père, qui tenait un restaurant-boîte de jazz dans la cité phocéenne. Lors de mes recherches, j’ai découvert que son adolescence fut ponctuée de ce qu’il qualifie lui-même de « petites bêtises », une période turbulente qui l’a poussé à prendre une décision radicale.
- Naissance dans un milieu modeste à Marseille
- Éducation par sa mère, fonctionnaire de la CAF
- Père propriétaire d’un restaurant-boîte de jazz
- Adolescence tumultueuse dans les quartiers nord
À 19 ans, désireux de s’éloigner des « conneries » qu’il commençait à accumuler, il quitte sa ville natale pour s’envoler vers New York, centre névralgique de la culture américaine. Ce voyage initiatique marque le début d’une métamorphose professionnelle inattendue qui allait transformer sa vie.
La découverte inattendue par Calvin Klein
Le hasard fait parfois bien les choses. Alors qu’il travaille comme serveur à Manhattan pour subsister, Jimenez est repéré par un photographe. Cette rencontre fortuite le propulse devant l’objectif de Steven Meisel aux côtés de la légendaire Kate Moss pour des photos emblématiques de Calvin Klein. Ce shooting devient le point de départ d’une carrière internationale dans le mannequinat qui s’étendra de 1995 à 2001.
- Repérage inattendu pendant son travail de serveur
- Première séance photo avec Steven Meisel et Kate Moss
- Collaborations avec Richard Avedon, Bruce Weber et Mario Testino
- Contrats avec Ralph Lauren et Armani
Cette immersion dans l’univers de l’image et de la photographie haute couture lui apporte une sensibilité visuelle précieuse, développant son œil pour le cadrage et la lumière, compétences qui se révéleront déterminantes pour sa future carrière de réalisateur.
De l’image à la caméra : un parcours cinématographique couronné de succès
La transition vers la production et la réalisation
À 24 ans, Jimenez tourne la page du mannequinat pour investir ses économies dans une société de production. S’associant avec JoeyStarr, il s’offre ce qu’il appelle son « apprentissage » du métier. Après avoir produit les longs métrages Scorpion et Eden Log, il ressent le besoin de prendre les commandes artistiques de ses projets.
- Création d’une société de production à 24 ans
- Collaboration avec JoeyStarr comme associé
- Production de ses premiers films
- Passage à la réalisation avec « Aux yeux de tous » en 2012
Sa véritable éclosion artistique survient grâce à sa rencontre avec le producteur Alain Goldman (connu pour « La Môme »), qui lui permet de réaliser « La French », un film au budget conséquent de 18 millions d’euros. Ce projet marque le début de son ascension dans le cinéma français.
L’ascension vers le statut de réalisateur « bancable »
Son film « Bac Nord » (2021), plongée intense dans le quotidien des policiers de la BAC marseillaise, attire 2,2 millions de spectateurs. Puis « Novembre » (2022), récit haletant sur la traque des terroristes par la Sdat après les attentats du 13 novembre 2015, fait encore mieux avec 2,372 millions d’entrées. En 16 mois, ses films cumulent 4,5 millions de spectateurs, faisant de lui l’un des cinéastes français les plus « bancables » du moment.
- Succès critique et public de « Bac Nord » (2,2 millions de spectateurs)
- Consécration avec « Novembre » (2,372 millions d’entrées)
- Collaboration remarquée avec le scénariste Olivier Demangel
- Statut de réalisateur français incontournable
Un projet novateur réunissant cinéma et mode : la collaboration avec Calvin Klein
La fusion de deux univers créatifs
Sa nouvelle collaboration avec Calvin Klein représente une boucle artistique parfaite, réunissant son passé de mannequin et son présent de réalisateur acclamé. Ce projet ambitieux exploite la fusion entre codes cinématographiques et esthétique publicitaire de mode, s’inscrivant dans une tendance où les frontières entre ces univers s’estompent.
- Retour aux origines professionnelles avec Calvin Klein
- Utilisation de techniques cinématographiques pour la mode
- Influence du cinéma américain des années 70
- Inspirations visuelles d’Henri Verneuil et Brian De Palma
Pour ce projet, Jimenez mobilise son style visuel caractéristique, influencé par le cinéma américain des années 70 qu’il a découvert à 12 ans grâce au patron d’un vidéoclub marseillais. Ses références – Henri Verneuil et Brian De Palma – transparaissent dans son approche visuelle distinctive.
Une nouvelle étape dans sa carrière
Cette collaboration représente une évolution naturelle pour ce réalisateur passionné qui a toujours su se réinventer. Son approche tendue et efficace qui a fait le succès de ses films policiers trouve un nouveau terrain d’expression dans ce format hybride. Ce projet pourrait influencer son prochain long métrage « Chien 51 », adaptation d’un roman de Laurent Gaudé avec Adèle Exarchopoulos et Gilles Lellouche, prévu pour octobre 2025.
- Exploration de nouveaux formats narratifs
- Application de son style tendu et efficace à la publicité
- Influence potentielle sur « Chien 51 », son prochain film
- Élargissement de son champ d’action artistique

Analyste politique rigoureux, Thomas décrypte les mécanismes du pouvoir et les décisions publiques avec clarté et esprit critique. Son credo : rendre lisible ce qui est volontairement complexe. Amateur de romans noirs et de débats de fond.