Je n’ai jamais vu un retournement aussi spectaculaire dans l’opinion publique américaine. Elon Musk, autrefois adulé par de nombreux Américains pour ses innovations technologiques, fait désormais face à une désapprobation massive. Selon le récent sondage ABC News/Washington Post/Ipsos, seulement 35% des Américains approuvent son travail au sein de l’administration Trump, tandis que 57% le désapprouvent. Ces chiffres reflètent presque exactement ceux du président lui-même.
L’impopularité croissante de Musk liée aux coupes budgétaires
En analysant les données du sondage publié ce 28 avril 2025, j’observe que l’opposition aux réductions budgétaires fédérales constitue la principale cause du rejet populaire. Le Département d’Efficacité Gouvernementale, dirigé par Musk, cristallise particulièrement les critiques. La méthodologie rigoureuse de cette enquête, conduite auprès de 2 464 adultes américains, montre que 56% des répondants estiment que Trump va trop loin dans les licenciements de fonctionnaires fédéraux.
Parmi les personnes jugeant ces licenciements excessifs, Musk obtient un taux d’approbation catastrophique de 6% contre 89% de désapprobation. À l’inverse, ceux qui trouvent ces mesures appropriées ou insuffisantes lui accordent 72% d’opinions favorables. L’écart est saisissant et témoigne d’une profonde polarisation de l’opinion.
D’autres mesures controversées rencontrent une opposition encore plus forte:
- 66% des Américains s’opposent à la fermeture du Département de l’Éducation
- 77% rejettent la réduction des financements fédéraux pour la recherche médicale
- 57% considèrent que l’administration va trop loin dans la fermeture d’agences fédérales
Une perception clivée selon l’appartenance politique
La perception du travail de Musk varie considérablement selon les affiliations partisanes. En plongeant dans les arcanes de ce clivage politique, je constate que seulement 4% des démocrates approuvent son action, exactement le même pourcentage que pour Trump. Les indépendants ne sont guère plus enthousiastes avec 32% d’approbation. Ces chiffres contrastent fortement avec les 73% d’opinions favorables chez les républicains, bien que ce score reste inférieur aux 83% d’approbation dont bénéficie Trump dans ce même groupe.
Le tableau ci-dessous illustre cette fracture partisane dans l’approbation de Musk:
Affiliation politique | Taux d’approbation de Musk | Taux d’approbation de Trump |
---|---|---|
Républicains | 73% | 83% |
Indépendants | 32% | Non précisé |
Démocrates | 4% | 4% |
Cette symétrie dans les perceptions est frappante: 80% des personnes approuvant Trump soutiennent également Musk, tandis que seulement 5% de ceux désapprouvant le président voient d’un bon œil le travail de l’entrepreneur. La popularité de Musk semble ainsi intrinsèquement liée à celle du président, actuellement au plus bas pour un début de mandat depuis 1945.
Des difficultés qui s’étendent jusqu’à Tesla
L’implication politique de Musk coïncide avec des difficultés économiques pour Tesla. Les chiffres sont alarmants: une baisse de 9% du chiffre d’affaires et une chute vertigineuse de 71% des bénéfices au premier trimestre 2025 par rapport à l’année précédente. Ces résultats médiocres soulèvent des questions sur l’impact de son engagement politique sur ses activités entrepreneuriales.
Lors d’une récente conférence téléphonique avec les investisseurs, Musk a d’ailleurs annoncé son intention de réduire progressivement son rôle gouvernemental dans les mois à venir. Cette décision pourrait refléter une prise de conscience des répercussions négatives de son association étroite avec des politiques impopulaires.
J’ai souvent constaté que l’opinion publique américaine peut être impitoyable envers les figures publiques qui s’aventurent hors de leur domaine d’expertise initial. La perception de Musk semble désormais indissociable des controverses entourant les coupes budgétaires de l’administration Trump, un territoire bien plus contesté que celui de l’innovation technologique où il avait bâti sa réputation.

Analyste politique rigoureux, Thomas décrypte les mécanismes du pouvoir et les décisions publiques avec clarté et esprit critique. Son credo : rendre lisible ce qui est volontairement complexe. Amateur de romans noirs et de débats de fond.